Guyanaise, Safia Enjoylife oeuvre depuis plusieurs années pour la valorisation
de l’histoire et des cultures africaines.
En tournée dans plusieurs pays pour réaliser un documentaire, elle s’exprime sur sa vision de l’environnement et sur le rôle clé des femmes pour changer le monde.
À travers vos voyages quels enjeux prioritaires avez-vous remarqué concernant l’environnement ?
Dans la plupart des pays africains que j’ai pu visiter, j’ai constaté une gestion des déchets défectueuse.
Pas ou peu de ramassage des ordures par les autorités, couplé au fait que les habitants jettent leur détritus n’importe où dans la nature. Souvent, il s’avère qu’il n’y a pas eu de campagne d’information pour accompagner l’arrivée du plastique, de l’aluminium, du polystyrène et de toutes les matières polluantes.
Les populations avaient l’habitude d’utiliser des ustensiles biodégradables comme la calebasse, les feuilles végétales, les peaux d’animaux.
Les autorités quant à elles n’ont pas toujours les moyens de gérer les décharges sauvages.
Par ailleurs, dans beaucoup de pays les transports en commun sont peu développés ce
qui démultiplie la quantité de véhicules personnels.
Il existe des alternatives viables et pas forcément onéreuses à mettre en place. J’espère que nous y parviendrons rapidement.
En parlant d’alternatives, si vous deviez appliquer en Guyane une mesure efficace observée lors de vos récents voyages, quelle serait-elle ?
Chaque fois que je visite des sites naturels dont l’accès est payant, je constate qu’ils sont très propres et bien entretenus.
Je pense qu’imposer une participation financière pour profiter des sites naturels guyanais, faciles d’accès, permettrait de rémunérer des équipes qui entretiendraient les lieux et garantiraient leur protection.
Ce serait en même temps créateur de nouveaux emplois. Cela fait des années que nos plus beaux sites sont en danger, il devient urgent de prendre des mesures.
Parmi les initiatives, autant choisir celles qui ont fait leur preuve !
“Nous devons transmettre les comportements et la mentalité qui briseront le cycle de la destruction”
Nous sommes dans le mois de la femme, avez vous une pensée particulière à partager avec vos consoeurs ?
Les femmes sont capables de créer des humains de la cellule au corps entier ce qui fait qu’elles ont une relation spéciale avec le vivant.
Nous devons transmettre les comportements et la mentalité qui briseront le cycle de la destruction.
Et les hommes sont les bienvenus car nous sommes complémentaires, c’est ensemble que nous bâtirons un monde sain et équilibré. Au travail !
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